Octobre // La conception

Le lundi 15 octobre 2007 au matin, départ de Bordeaux. Une semaine d'atelier de travail collectif. Une semaine de rencontres, d'échanges et de créations nous attend. Stéphane Doussard nous accueil d'abord chez lui. Le temps de faire connaissance, de faire le point sur la semaine. Il nous accueil et nous héberge pour la première nuit. Il habite à Chaumont-sur-Loire. Le festival il le connaît bien. Stéphane est encadrant maraîcher dans l'association Bio solidaire, la terre, la lumière et les nuages d'ici sont ses outils de travail quotidien.

Le premier jour, on met la main à la pâte. Pendant toute la matinée on accompagne les jardiniers dans le ramassage des betteraves et des haricots. On sympathise, on fait connaissance et on en profite pour se familiariser avec la terre du coin. Filo, Jeannette, Thomas, Suze et Yves sont les cinq jardiniers qui acceptent de participer à l'aventure. Nous sommes tous bénévoles. Nous travaillerons ensemble tous les après-midi. Le matin, pendant que les jardiniers s'activent à récolter les légumes nous en profitons pour faire le point de l'atelier de la veille et préparer le suivant.

JARDIN - PARTAGE – COCAGNE. Trois mots sur un tableau. C’est ainsi que commence l’histoire de ce Cocagne de jardin ! Nous sommes ensemble face à cette « page blanche » . Des paroles, des mots sont écrits de-ci, de-là. Maladroits, parfois illisibles, des croquis, des schémas sont griffonnés. Au fur et à mesure des échanges, un tri est fait. Les grandes idées et principes du projet s’écrivent…

Toute l’équipe de jardiniers-concepteurs s’affère. Sur une table d’extérieure, un grand plan vierge du jardin. Règles, crayons, gommes et livres de botanique circulent de mains en mains. Largeur de l’allée, époque de floraison, texture des matériaux… La composition du jardin se dessine en traits et en plan.

Une masse. Des piquets. De la rubalise de chantier. Avec les moyens du bord, le projet est construit à l’échelle réelle. Un rêve ? une réalité ? Progressivement le plan se dessine, le projet prend forme.

De cet atelier collectif émerge l’envie d’illustrer la diversité des personnalités avec 5 jardins pour 5 jardiniers autour d’un lieu pour se réunir. De même, nous avons exprimé le désir de transmettre le bon sens du jardinier autour de grands principes : la culture sur billons, la compréhension du cycle des plantes, l’échange d’astuces de jardiniers et la richesse des plantes anciennes.

Vendredi 19 octobre, on reprend la route vers Bordeaux. Le projet est imaginé, le plan est tracé, il nous reste à remettre tous ça au propre. Les jardiniers nous font confiance pour réaliser le dossier du concours. Toutes les cartes sont dans nos mains...

 >> Diaporama conception >>

Novembre-janvier // Le dossier du concours

Réaliser le dossier du concours n'a pas été une mince affaire. Comment retranscrire par des images ce que l'on vient de vivre ? Comment illustrer et transmettre le processus de partage déjà en cours ?

À notre retour plus de 300 photos. Des expressions sur les visages, des mains à l'oeuvres, des sourires, des échanges de regards, des mots, des croquis sur une feuille et un plan réalisé tous ensemble. Mais le rendu doit respecter des règles, rien de tout ça peut être révélé dans l'état. Format, nombre de pages, nombre d'élément par pages, anonymat, etc. Il nous faut composer avec toute cette matière sans perdre l'âme du projet.

Axonométrie. Photo montage. Plan masse. Coupe en élévation… Autant d’outils pour faire comprendre notre projet et convaincre le jury du concours des valeurs humaines, botaniques et pédagogiques du jardin autour de la notion du partage. Lundi 12 novembre 2007. Date limite de réception des dossiers de présentation. Dernière relecture. Impression du dossier, reliure et envoi par la poste. Presque 250 dossiers déposés pour seulement une vingtaine retenus. Notre jardin fera-t-il parti du lot ?

« Chaumont-sur-Loire, le 19 décembre 2007. Nous sommes heureux de vous annoncer que le jury du Festival a présélectionné votre projet « Cocagne de jardin ! ».  Nous vous invitons à venir nous présenter votre jardin au domaine de Chaumont-sur-Loire afin de vérifier sa validité technique. »

Le rendez-vous est pris au mois de janvier.

Nous sommes confiant. Notre jardin est essentiellement composé de végétaux et Stéphane Doussard, encadrant maraîcher, connaît bien le sujet. Le reste ; un cheminement hélicoïdale, un cabanon en bois et de l'arrosage, non rien de bien sorciers. Le dossier est toute de même affiné ; les devis, la liste des plantes et le calendrier des travaux vérifiés. Yves nous accompagne au rendez-vous. Il a été choisi par les autres jardiniers pour les représenter. Tout ce passe bien. Une fois les réponses aux questions données, l'enthousiasme apparaît. Au bout d'une demie heure on nous remercie. Cette fois c'est sûr l'aventure continue...

 >> Diaporama dossier du concours >>

Février // Début du chantier

Tout s'organise depuis Bordeaux et très vite le programme change. Le festival nous propose de travailler avec des élèves en Brevet Professionnel « Travaux paysagers » du CFA Agricole et Horticole du Loir-et-cher. Ils sont 18, encadrés par deux enseignants. Banco ! Ils participeront au travail de la terre, au cheminement et à l'arrosage. A tour de rôle, ils viendront par groupe de 9 travailler dans la parcelle. Progressivement toutes les entreprises sont retirées du projet. On fera tout nous même.

Du lundi 25 au vendredi 29 février 2008, première semaine de chantier.

Les outils changent : crayons et règles sont troqués contre pelles et râteaux. Le jardin foisonne de jardiniers. Les concepteurs sont au four et au moulin. Les élèves en Brevet Professionnel « Travaux paysagers » s’activent. Gérard, le chef-jardinier des jardins de chaumont-sur-Loire, et Isabelle veillent à la bonne coordination et à l’organisation générale du chantier. Gigi, le jardinier-pilote, manoeuvre habilement son tractopelle pour fournir les matériaux et Daniel, le jardinier- tout-sourire, est toujours là pour nous donner un coup de main.

À la fin de la semaine les travaux ont bien avancés, le cheminement est borduré, l'arrosage positionné et la terre, nettoyée, amendée et formée en billon, est prête pour les plantations. Reste à attendre. Il faut être patient et laisser la nature agir. Nous serons de retour en avril.

Mais avant notre départ, un grand barbecue est organisé. Tout les jardiniers présents ce jour là dans le domaine de Chaumont sont invités. Gigi surveille les braises dans la brouette-barbecue, tandis que les élèves en Brevet Professionnel finissent par arriver. Ils sont venu accompagné de leur directeur, c'est une manière de les remercier.

 >> Diaporama début du chantier >>

Début avril // Suite du chantier

Du lundi 14 au vendredi 18 avril 2008, deuxième semaine de chantier.

Marie-Ange Giraudel, jardinier et enseignante à l'École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux nous accompagne. Il est temps de faire les plantations. Tout ne sera pas mis en terre, certaines plantes craignent encore le gel. Mais avec le montage de la cabane et les semis, on a tout de même de quoi s'occuper.

Tout le monde s'active et s'entraide. En groupe, la structure de la cabane est montée. Seul, chacun plante et paille sa parcelle. Le soleil montre le bout de son nez tandis que Marie-Ange veille et conseil les jardiniers. Les journées passent vite, ne perdons pas de temps. Stéphane accompagne Filo dans la réalisation de son jardin. Le bassin est positionné. Le beton est préparé. Après deux, trois fournées, on inscrit à tour de rôle nos empreintes et nos initiales. La nuit fera le reste, il faut laisser sécher.

Avant de partir, nous faisons le point avec les jardiniers. Nous rappelons qu'une des dernière grande étape consiste en la réalisation et la mise en place d'une exposition sur les différentes facettes de la cabane. À l'extérieurs, cinq faces pour cinq jardins ; chaque jardinier à 1 face pour s'exprimer. Des mots, des dessins, une listes de plantes, un plan ou des secrets de jardiniers …. Tout est possible, ces panneaux sont là pour partager au public l'état d'esprit du jardins et du jardiniers. À l'intérieur, cinq faces pour cinq étapes du projet ; de la réalisation du plan au mois de novembre, au chantier de février à mai, ces panneaux sont là pour partager au public tout le processus du projet.

Chacun nous transmet ses envies. On s'interroge, on échange, on sélectionne les documents pour la composition de l'exposition. Une fois de plus les jardiniers doivent nous faire confiance. Le festival ouvre ses portes à la fin du moi. Dans dix jours nous seront de retour pour fixer les panneaux.

 >> Diaporama suite du chantier >>

Fin avril // Suite et fin du chantier

Du lundi 28 au mercredi 30 avril 2008, trois derniers jours de préparatifs.

C'est bientôt la fin ! Stéphane, Suz, Jeannette, Yves, Benjamin et Filo s'activent dans le jardin, tandis que l'autre Stéphane découpe du plexiglas pour protéger les panneaux de l'exposition. Le festival attend plus de 100 000 visiteurs chaque année, il faut que tout soit au point. L'arrosage est vérifié, les dernières plantes sont disposées, les panneaux de l'exposition préparés et fixés. Vite, vite ! La dameuse est passé sur le cheminement, les outils sont rangés... Juste à temps, tout est terminé.

Mercredi 30 avril 2008. Le festival ouvre ses portes…

Bienvenue à vous !

 >> Diaporama suite et fin du chantier >>

Pendant les six mois d'ouverture au public le jardin vis sa vis. Au fil des mois les plantes poussent, les feuilles, les fleurs et enfin les légumes montrent le bout de leurs nez. Les jardiniers viennent à tour de rôle pour l'entretenir. Nous même, depuis Bordeaux, nous faisons quelques allés-retours pour en profiter. On invite nos amis, nos familles à venir le visiter. À chaque fois, on en profite pour observer les comportements et récolter les avis. Les légumes font le bonheur des gardiens et des cuisiniers du festival. Ils sont cueillis, cuisinés et dégustés par les visiteurs. La boucle est bouclé !

 >> Diaporama festival >>